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Crimes sexuels, abus et emprises, Covid-19 : ne pas faire comme si rien ne se passait.

Publié le par Comité de pilotage

Les membres du groupe « Galates 3.27 », comme beaucoup, s’interrogent sur un système, le cléricalisme, qui produit crimes et abus, les tient cachés et les excuse.

Ils s’interrogent aussi sur ce que produit ordinairement ce système structurellement étouffant et mortifère. Se libérer de l’emprise du cléricalisme, refuser d’en être des victimes silencieuses, c’est se donner capacité à vivre libre, capacité à reconstruire, à rebâtir l’Église. Le pape François ne cesse de nous le dire dans ses nombreuses interventions.

 

Les membres du groupe, qui ont déjà commencé ce travail, souhaitent que soit encouragé dans le diocèse, un retour d’expériences sur ce que les chrétiens - laïcs et clercs –  ont vécu et appris durant cette période inédite et déstabilisante de pandémie. Sur :

- les représentations de Dieu, dont certaines qui le défigurent, avec des comportements quasi-magiques ;

- la manière de vivre le temps, le silence, la solitude, l’intériorité ;

- le mal, le malheur, la mort ;

- l’accueil inconditionnel des personnes, l’accompagnement personnalisé et le prendre soin ;

- le sens du « donner sa vie » ou du « risquer sa vie » ;

- la consolation des affligés ;

- le bien commun et les biens surnaturels ...

- la vie chrétienne que l’on semble vouloir réduire à la seule messe dominicale ( la démarche politique et l’instance judiciaire visant à obtenir la réouverture des lieux de culte au mois de mai fut indécente...);

- ce qu’est une Eglise locale, une communauté, une célébration, une assemblée dominicale  ;

- le cléricalisme qui parfois s’affiche sur Facebook, YouTube… ou en streaming ;

- la compréhension et le respect des règles de notre vie citoyenne, dont le principe de laïcité ;

- la vie du prêtre sans le culte, et qui pressent que beaucoup de fidèles ne reviendront pas,

- le prêtre qui s’interroge sur son identité, celui qui parfois ne peut plus cacher sa détresse

  psychologique et qui souffre, dans une Église malade et décrédibilisée (nous avons entendus les

  témoignages d’un certain nombre d’entre eux);

- le sens de l’eucharistie ;

- la messe retransmise ou en différé, la messe sans la communauté, sans la présence réelle des

  frères et sœurs qui constituent le Corps du Christ ;

- le « sacrement »  de la réconciliation, vécue dans le couple ou la famille confinés ;

- le « sacrement » des malades, souvent administré, de fait, par des soignants ;

- le service du frère, pilier de notre foi avec la liturgie et la Parole;

- les modes de présence de Jésus-Christ dans une société ébranlée...

 

Nous pensons aussi qu’il sera nécessaire que le synode d’Évry se donne les moyens d’accueillir les intuitions et les propositions, les demandes et les appels que de nombreux d’entre nous entendent et dont ils essaient de se faire les porte-paroles.

Il est des questions qu’on ne peut plus renvoyer : amour et sexualité, vie des familles, bioéthique (PMA et GPA), écologie et sobriété, tempérance et partage, choix « du moins pour le plus », place des petits, des personnes oubliées, des abîmés de la vie…, manière d'être et hospitalité de l’Église, place de la parole de l’Église dans la société, cléricalisme structurellement étouffant et mortifère, et, de façon générale, la gestion et la régulation du pouvoir dans l’Église à tous les niveaux, la gouvernance des institutions ecclésiales (dont les affaires financières) étant aujourd’hui très peu démocratique.

 

Même si toutes ces questions ne feront pas l’objet de décisions synodales, il nous paraît important de pouvoir en débattre dans les équipes, car ce sont de vraies préoccupations dans notre Eglise.

Les fidèles ont des choses à dire. Ils doivent pouvoir le dire.

Ils souhaitent que leur diocèse développe une véritable culture du débat, de la libre discussion.

On peut rappeler ici l’adage de l’ancien droit romain, repris ensuite par l’Église au Moyen-Age:

« Ce qui concerne tout le monde doit être discuté et approuvé par tout le monde. »

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