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Faire la théologie de demain (Christoph THEOBALD)

Publié le par Galates

« Nous devons travailler une théologie de la vie quotidienne et trouver une manière de parler à nos contemporains ».

Galates-Essonne a signalé dans sa rubrique Coups de coeur le dernier livre du théologien Christoph THEOBALD : Le Courage de penser l’avenir, Cerf, 627 p., 29 €

Le journal La Croix interviewe (édition du 11 mai) ce théologien qui vient de participer à un colloque organisé à l’institut Jean-Paul II sur l’avenir de la théologie .

« C’est le pape François lui-même qui pousse à un travail théologique approfondi, qu’il appelle de ses vœux dès le premier chapitre de sa première exhortation Evangelii gaudium en 2013, et encore dans la constitution apostolique Veritatis gaudium. Ce qu’on dénommait les sciences ecclésiastiques – théologie mais aussi philosophie, sciences humaines, etc. –, constitue un laboratoire pour dépasser la crise que nous traversons. Le pape souligne que nous ne vivons pas un changement d’époque mais une époque de changements, une crise anthropologique qui touche l’être humain, mais qui est aussi planétaire et environnementale. Fratelli Tutti et Laudato Si’dressent un diagnostic assez précis de cette crise, pour laquelle il n’y a pas de réponse toute faite », souligne Christoph THEOBALD.

Une doctrine monolithique ne peut pas nous conduire très loin : nous devons avoir une approche théologique plurielle. Nous sortons d’une période durant laquelle nous avions peur de tout ce qui était différent. Le pape insiste sur la pluralité, quand il évoque notamment la figure géométrique du polyèdre, poursuit le théologien.

Pour le théologien jésuite, trois défis se pose à la théologie de demain. « Tout d’abord, l’Église ne rejoint plus les gens dans leur vie quotidienne. C’est la question de la recevabilité : face à la déchristianisation, nous devons travailler une théologie de la vie quotidienne et trouver une manière de parler à nos contemporains ». Deuxième défi avec la nécessité d’entrer en dialogue avec les différentes traditions de sens : il ne s’agit pas seulement du dialogue avec le judaïsme ou l’islam mais avec toutes les spiritualités, fussent-elles agnostiques… Nous devons travailler une théologie du politique qui tient compte de ces différentes traditions et s’attache à ce qu’elles peuvent apporter pour le « vivre ensemble ». Enfin, il est urgent de réfléchir au développement faramineux du numérique qui envahit nos existences. Que reste-t-il d’une théologie de la conscience quand tout est géré par des algorithmes et des calculateurs ? »

« Nous sommes à un moment charnière, tout particulièrement en Europe. Développer une prospective est essentiel alors que l’Église est anesthésiée par le nombre moindre de vocations, par les questions éthiques de la société, par la pandémie… Il n’y a pas de vision face à l’incertitude, alors même que nous devrions vivre de cette vertu centrale qu’est l’espérance et oser développer, comme dans la Bible, des « rêves » d’avenir. C’est le rôle de la théologie. » conclut le théologien

Aujourd’hui et demain, imaginer la théologie, colloque du 5 mai 2021, organisé par l’Institut pontifical de théologie Jean-Paul II, avec Christoph THEOBALD, Elmar SALMANN et Pierangelo SEQUERI.

Source : journal La Croix , 11 mai 2021

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