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Observations et propositions du groupe « Galates-Essonne » sur le synode mondial sur la synodalité en Église (2°session)

Publié le par Galates Essonne

En réponse au document publié en novembre dernier par le Vatican à la suite de la première session du synode mondial, le groupe « Galates en Essonne » a travaillé dans trois domaines, pour lesquels il avait présenté des propositions en préparation de la 1° session (cf. le document transmis au diocèse en mars 2022)

 

Ces trois domaines sont les suivants:

- prendre la parole - et/ou libérer la parole - en Eglise (le débat),

- la place des femmes dans l’Église,

- la mission et le fonctionnement de l’Église.

 

 

1 – Prendre la parole en Eglise

 

Les textes synodaux insistent sur l’originalité de chaque baptisé, il en découle ainsi la nécessité de valoriser le rôle de chacun.

Or, la première difficulté rencontrée est celle du langage utilisé en Eglise, un langage souvent difficile à comprendre aujourd’hui, un langage d’initiés.

La deuxième difficulté réside dans l’absence de culture du dialogue, la tradition étant au contraire que les chrétiens s’alignent sur le chef.

 

Dans l’Église, qui a été définie comme étant « le peuple de Dieu » par le concile Vatican II, la parole doit être libre et les procédures favoriser des débats francs et constructifs.

Seul le statut de baptisé est à considérer : les membres du peuple de Dieu ne sont pas des moutons qui s’alignent tête baissée, mais des personnes libres et responsables qui s’éclairent les unes les autres. C’est dans ce sens, semble t’il, que la première session du synode a pratiqué « la conversation dans l’Esprit ».

Prendre la parole dans ce contexte s’analyse comme un acte de courage, qui peut être évidemment générateur de controverses ; cette pratique va au-delà des seuls constats et de la simple discussion, elle est en elle-même un exercice de fraternité.

 

Dans ce contexte, deux pistes s’ouvrent à nous :

- être à l’écoute de l’Ecriture,

- faire un chemin de compagnonnage.

 

Il s’agit de se laisser engendrer par l’Ecriture, pour exprimer une parole personnelle.

Notre expérience au sein du groupe des Galates-Essonne rejoint cette démarche, puisque  ce groupe, constitué il y a cinq ans, a commencé sa réflexion par la nécessité du débat dans les lieux d’Eglise.

Ainsi ont été mis en place chaque mois, le samedi matin, des moments de « Formation-partage », le groupe proposant maintenant de « bâtir des fraternités », proposition qui répond d’ailleurs aux souhaits du récent synode du diocèse d’Evry.

 

La démarche exige en effet une transformation profonde de nos manières de faire et d’être. On doit en effet célébrer ce que l’on vit , alors que les rites rigides occultent trop souvent le débat fraternel. Aussi, la dimension communautaire s’apparente-t-elle aujourd’hui à une véritable reconquête.

 

La prise de parole se fera pour beaucoup à partir de la vie et non seulement à partir des textes de l’Ecriture , mais les deux doivent être liés.

En effet, une catéchèse souvent infantilisante n’a pas préparé les catholiques à une culture du débat et à la conversation synodale, ce qui là aussi exigera une rupture avec les anciennes pratiques.

 

Être à l’écoute, en relation, converser, peut se rencontrer dans ces quelques exemples :

- « La caravane d’Emmaüs » dans le secteur de Dourdan offre un espace où l’on peut partager ce que l’on vit.

- À Savigny, ce sont des cinés-débats qui sont proposés avec récemment pour thème « les soins à apporter aux traumatismes des migrants ».

- À Evry, les « cafés-théo » permettent échanges et prises de parole, ils sont ouverts à tous dans un restaurant de la ville, sur différents thèmes religieux ou de la socété.

 

Beaucoup se disent perdus en Eglise, et avoir fui leur paroisse, pour des engagements citoyens dans leur ville ou quartier, sans faire le lien entre paroisse et vie sociale.

 

La liturgie constitue ainsi un enjeu central de la place des baptisés dans leur Eglise.

La liturgie qui est une action du peuple (liturgie = service public), a fait l’objet d’une dérive cléricale. Elle est souvent devenue un acte de piété personnelle, la dimension communautaire étant souvent peu apparente, notamment la liturgie dominicale avec les deux tables, de la Parole et de l’Eucharistie.

Il y a une manière de célébrer qui renseigne sur la manière d’être chrétien, car il y a des liturgies qui conduisent à être engagé, y compris dans le domaine profane et civique. Il ne faut donc pas déserter ce lieu, réinvestir notamment le Credo, la prière universelle, la préface et la prière eucharistique, afin de se comporter en assemblée concélébrante.

 

La prise de parole est associée à la liberté de la foi, qui est elle-même associée à l’amour auquel elle nous conduit.

 

Des questions se posent :

- le prêtre est-il un obstacle ou un facilitateur de la prise de parole ?,

- les femmes-prêtres ne sont-elles pas nécessaires ?,

- ne faudrait-il pas confirmer sa foi périodiquement ?,

- le peuple de Dieu ne pourrait-il pas intervenir dans la nomination d’un prêtre ?

(le 1° synode diocésain de 1989 l’avait prévu).

 

De nombreuses personnes trouvent ailleurs que dans leur paroisse les moyens de nourrir leur foi : mouvements d’Action catholique, Mission de France, tel ou tel monastère ou abbaye, réunion de discussion après un film ou la lecture d’un livre, voire telle association citoyenne, ...

Quelques remarques des membres du groupe sont présentées en annexe (*)

 

 

Des propositions :

- dire sa foi, en réécrivant le Credo – en qui, en quoi, croyons-nous ?- , à partir de ce que chacun vit personnellement (le modèle « voir, juger, agir » est encore utile) ;

- proposer d’écrire pour la messe des prières eucharistiques et des préfaces, en plus des seules prières universelles ;

- autoriser de nouveau les ADAP, qu’on nommerait alors « Assemblée Dominicale d’Accueil de la Parole » ;

- débattre régulièrement en paroisse des questions civiles et sociétales qui intéressent le chrétien autant que le citoyen ;

- créer des lieux d’expérimentation de petite taille, où l’humain peut s’exprimer ;

- proposer à nouveau des formations au commentaire de l’Ecriture ;

- évaluer régulièrement la mise en œuvre des décisions prises pour le bon fonctionnement des instances ecclésiales, en paroisse et dans le diocèse (notamment quand il y a eu un synode).

 

 

2 – La place des femmes dans l’Église

 

La place des femmes dans l’Église revient très régulièrement dans toutes les discussions depuis des décennies… Cette place est réduite du fait de la conjugaison du machisme et du cléricalisme. Dans les pays occidentaux, l’Eglise catholique est la dernière institution à ne pas respecter la parité entre les sexes dans son organisation et son fonctionnement. Les raisons théologiques, si elles existent, ne sont plus comprises par de très nombreux fidèles, et encore moins par la société.

Si on observe simplement la place des filles dans les liturgies de certaines paroisses, on voit qu’elles sont exclues du choeur ; ailleurs les femmes adultes ne peuvent plus distribuer la communion, etc...

 

Les propositions du groupe « Galates en Essonne » dans le document transmis en mars 2022, lors de l’étape diocésaine du synode (rappelé ci-dessus) sont toujours d’actualité.

 

Propositions complémentaires :

- créer un observatoire des pratiques liturgiques paroissiales, le travail pouvant être étendu aux différentes formes d’organisation et de gouvernance locales.

Faut-il encore faire une liste des fonctions interdites aux femmes dans l’Église ?

- l’accès des femmes au diaconat

 

Après avoir entendu l’historique du diaconat qui, au début du Christianisme, était ouvert aux femmes (Rm.13, Tim.3,11) et examiné ce que font d’ores et déjà les laïcs - dont une majorité de femmes, dans les aumôneries de prison et des établissements de santé - l’accès des femmes au diaconat paraît une évidence aujourd’hui.

L’accès à la prêtrise se pose également.

On peut nourrir le débat en se posant la question de l’altérité des sexes.

 

Sur le diaconat féminin, il faudrait prévoir des missions assez larges et éviter les situations de simple soumission au prêtre, les fonctions de diacre étant d’ailleurs assez floues.

Il conviendra de ne pas tomber dans les phénomènes de pouvoir, un risque permanent du cléricalisme .

 

La question de l’ordination  est posée; est-elle est un passage obligé pour promouvoir la place des femmes dans l’Église ?

Ou bien, ne faudrait-il pas plutôt redéfinir les ministères dont on a besoin aujourd’hui.

C’est bien la place des laïcs et celle des prêtres qui doivent être réinterrogées.

 

Dans ce sens, l’organisation et la discipline peuvent être différentes d’une région à l’autre dans le monde, selon les cultures, les traditions et les ressources humaines locales.

Une « décentralisation » des affaires de l’Église apparaît indispensable ; entre le Vatican et l’évêque local – qui détiennent seuls l’autorité -, il y a probablement un espace géographique à organiser, par région, par pays, ou par continent. En appliquant le principe de subsidiarité, le travail en coopération étant par là même favorisé.

 

Si dans le groupe Galates-en-Essonne, les avis sont partagés. Si une redéfinition des ministères apparaît indispensable à terme, il semble toutefois judicieux de demander l’accès des femmes à tous les ministères existant actuellement.

 

 

3 – La mission de l’Église

 

Ces dernières décennies, le mot « mission » est avancé partout, après ce qu’on a appelé  « la nouvelle évangélisation ». Il est même utilisé dans la vie civile (*)

S’agit-il d’être présent sur les places publiques pour interpeller les gens ou bien de témoigner, ici et maintenant, de sa vie de foi par son engagement à l’égard les autres ?

 

Le récent petit livre du cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille - « Dieu a tant aimé le monde – petite théologie de la mission »- nous donne quelques pistes interessantes :

- s’inspirer d’abord du judaïsme, avec lequel nous avons eu de mauvaises relations pendant vingt siècles, notamment à cause de la théorie de la substitution ;

- la mission est une conséquence de la Révélation, qui est considérée comme une relation, une conversation.

 

(*) On remarquera que terme « mission » est également employé aujourd’hui dans la vie civile, avec par exemple les « sociétés à mission », garantissant le respect d’engagements sociaux e environnementaux, favorisant un fonctionnement plus vertueux des entreprises économiques, où le chiffre d’affaires ne soit pas le seul critère de réussite, mais où les façons de faire, de diriger, d’écouter, d’évaluer sont considérées comme premières.

 

Les deux dimensions de la mission sont bien :

- la parole de Dieu, la tradition et le langage (sa réactualisation) ;

- nos actes et ce que nous vivons ; comme quand on parle des « Actes »  des apôtres :  regardez comment ils vivent .

 

Alors, faut-il :

- faire entrer, ou faire revenir, les gens dans les églises ?;

- ou bien, trouver quelques personnes qui essaient d’imiter le Christ et de vivre en frères ?

 

La mission est donc d’abord une manière d’être et de vivre du chrétien ;

c’est le témoignage de sa vie, dans tous les domaines et toutes les étapes.

 

 

Propositions

 

1 - Être présents sur la place publique ; sans prosélytisme, mais être simplement « présent », pour voir , écouter, parler, sourire,…

Dans l’anonymat et la solitude de la ville, l’arbre à palabre africain a par exemple été repris sur une place publique d’Evry, où chaque mercredi à 15.30, on se rencontre pour la conversation libre et conviviale entre personnes qui ne se connaissent pas.

 

2 - « Bâtir des fraternités » est un projet que le groupe Galates-Essonne a étudié ces derniers mois.

Le travail du groupe a eu pour objet de donner des outils dans le sillage du synode diocésain d’Evry. L’évêque a d’ailleurs invité les catholiques à s’engager sur cette voie à l’occasion du Carême 2024.

Cette proposition pourra être publiée par les services diocésains; et passer par une information dans les journaux des paroisses, par une présence sur le terrain profane, notamment au forum des associations, voire sous la forme de réunions publiques.

Il existe certainement de nombreuses fraternités en Essonne qui n’en portent pas le nom.

On cite par exemple dans le sud du département « la caravane d’Emmaüs» et le « repas- tarot » qui réunit de 15 à 20 personnes.

Il serait utile d’établir un inventaire des bonnes pratiques au niveau diocésain dans les diverses formes de fraternités, afin de pouvoir faire un partage d’expériences.

 

3 - La place de l’Église dans la société d’aujourd’hui (Vatican II, Gaudium et Spes) doit aussi être étudiée, le christianisme étant une religion de l’Incarnation. Il s’agit de se poser à la fois la question de la place et du rôle éventuel de l’Église dans la société contemporaine et  la question de la lecture qu’ont les chrétiens des évènements et des évolutions sociétales.

 

4 - La gouvernance des institutions ecclésiales existantes doit être aussi un instrument de la mission, mettant en application le principe de synodalité, qui demande que les décisions soient d’abord largement débattues dans nos différents lieux d’Eglise.

Sur ce vaste domaine, des propositions ont été présentées dans le premier document sur le synode mondial transmis par « Galates-Essonne » en mars 2022.

 

 

ANNEXE

 

Quelques remarques orales des participants du groupe

- on ne peut faire d’opposition entre la foi et la vie, tous les Évangiles partent de situations concrètes, et ce ne sont pas les dogmes qui y sont affirmés, c’est presque même le contraire ;

- la vie de l’Église locale est souvent marquée par les seuls rites dans l’indifférence à l’autre : où est donc le frère? ;

- une mutation de fond des comportements est nécessaire pour accéder à une véritable dimension communautaire ;

- les messes sont-elles un exercice fraternel, celui d’une religion de l’amour ?;

- partir non des dogmes (solution de facilité), mais des situations concrètes de la vie des gens, les catholiques pratiquants et ceux d’ailleurs ; le « voir, juger, agir » des mouvements de l’Action Catholique ne sont pas dépassés ;

- l’homme n’existe que lorsqu’il est en relation à l’autre, il s’agit d’avoir la simplicité et le courage d’exprimer ce que l’on vit;

- la culture du débat n’existe pas dans les paroisses, les rites et les prises de paroles sont toujours descendants et ne viennent pas de la base ; et l’auto-censure des fidèles chrétiens favorise le cléricalisme ;

- la liturgie, enjeu central de nos pratiques chrétiennes, doivent être réinvesties par les fidèles laïcs, car on ne doit pas laisser l’eucharistie au seul prêtre, qui est celui qui, présidant, doit être bien celui qui donne la parole ;

- la messe n’est pas un exercice de piété individuelle, plus ou moins sacré, mais une célébration communautaire et fraternelle, sinon où est la communion ? On doit pouvoir y prendre la parole ;

- la Bonne Nouvelle est profane, elle s’adresse à tous, elle n’est pas un manuel du culte sacré ;

- nous sommes dans un temps de rupture au plan mondial, comme d’ailleurs dans notre vie nationale, il s’agit de se poser la question « c’est quoi l’essentiel ? » ; dans l’Église, il faut sortir du simple rituel, de l’inessentiel, voire du folklorique et du magique ;

- rompre l’équation et les automatismes qui en découlent: la paroisse = le curé = les sacrements, et... plus rien !;

- qu’est-ce que le frère ? C’est « le prochain rencontré » (voir les livres de Joseph Moingt, pour un retour à l’Evangile) ;

- prendre la parole ? Quand on parle, on se libère le coeur et les tripes, la parole est le signe que nous vivons, que nous sommes libres et qu’on veut cheminer ensemble. Il faut donc des lieux et des moments où on peut dire ce que l’on ressent , il n’y a pas seulement le confessionnal.

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Galates-Essonne : pourquoi la Lettre aux Galates a-t-elle inspirée le nom de notre groupe ?

Publié le par Galates

Compte rendu de la Formation-partage du groupe Galates-Essonne du 9 décembre 2023 sur la lettre aux Galates, animée par Danielle THOMASSET.

Cette session avait pour thème : « Pourquoi la lettre de Paul aux Galates a-t-elle inspirée le nom de « Galates-Essonne » ? »

 

Le contexte.

Cette lettre est une réponse à une situation de crise. Paul l’écrit dans un moment de grande angoisse. Cette communauté fervente qu’il a contribué à fondée et à laquelle il est très attachée se trouve pervertie par des gens issus du peuple d’Israël qui ont accepté la foi en Jésus Christ, mais sans abandonner l’observance des lois et traditions juives et de la circoncision, conditions indispensables au salut, disent-ils. Pour eux c’est la Loi qui sauve et non le Christ. Nous sommes donc devant une situation nouvelle, très délicate, pour les communautés naissantes. Cela fait prendre conscience à Paul qu’il y a là une question capitale : Faut-il adopter les lois juives pour être du Christ ? Cette réflexion culmine dans les versets 27-28 du chapitre 3 : « Vous qui avez été baptisé en Christ, vous avez revêtu le Christ. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec, ni esclave, ni homme libre, ni l’homme ni la femme. Vous n’êtes qu’un en Christ ». Lors de sa rencontre avec les apôtres à Jérusalem, un accord avait été conclu, acceptant que les nouveaux chrétiens issus du paganisme n’aient pas à adhérer aux pratiques juives. L’attitude ambiguë de Pierre lors de son séjour à Antioche avait créé un malaise. Paul développe toute une argumentation sur l’observance de la Loi qui ne sauve pas. Seule la Foi au Christ fait Vivre.

 

Les arguments de Paul

La foi et la Loi sont mises en opposition dans cette lettre, ou on peut au moins dire que la Loi y est relativisée. On parle là du régime de la loi (la circoncision et les autres règles).

Car les rites, s’ils existent encore, ne sont que pédagogiques ; ils précèdent la foi, mais ils ne sont plus obligatoires. La loi juive est donc considérée comme provisoire.

En fait, ainsi que le dit Roselyne Dupont-Roc, il va procéder en deux étapes :

- les croyants, quels qu'ils soient, sont la descendance d’Abraham (Ga 3, 6-14)

- Christ est la descendance d’Abraham : en lui, tout être humain est fils d’Abraham et donc frère du Christ (Ga 3,15-22).

Jésus-Christ assure le lien direct Abraham-les païens, comme celui entre Abraham et les Juifs. L’Esprit offre aux juifs, comme aux païens, la bénédiction de Dieu.

« La loi apparaît ainsi comme un moment sombre, sans doute nécessaire, mais dépassé. »

Vient ensuite au verset 23 le passage fondamental qui a inspiré le nom de notre groupe il y a maintenant cinq ans : « Galates 3.27 », puis « Galates-Essonne », enfin « Galates en Essonne » :

« Avant la foi (le Christ) nous étions gardés en captivité sous la loi…, la loi a été notre surveillant (notre pédagogue, pourrait-on dire aujourd’hui) .. ; en attendant le Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi.

Mais après la venue de la foi, nous ne sommes plus soumis à ce surveillant. »

N’est-ce pas là un véritable hymne à la liberté et à l’égalité ? Les trois versets suivants les 26, 27 & 28 pourraient être entièrement repris, non seulement dans l’appellation des « Galates en Essonne » (Ga 3, 27), mais dans ce qui serait une vraie charte, et c’est bien celle de l’identité du chrétien, je les cite :

Car vous êtes, par la foi, fils de Dieu en Jésus-Christ.

Oui, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ.

Il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ.

Et on rajouterait enfin le verset 29 : Et si vous appartenez au Christ, c’est donc que vous êtes de la descendance d’Abraham ; selon la promesse, vous êtes héritiers

Ainsi, pour les Galates, pour les païens, le baptême suffit (?)

 

Vous avez revêtu le Christ : le vêtement est signe de reconnaissance et d’identité sociale. Cela est très fort, car il y a une conformation au Christ, c’est à dire une transformation de nos vies.

Et il n’y a plus de différences entre les gens, avec les trois exemples-tandem cités par Paul.

Paul, serait-il devenu un révolutionnaire ? C’est une question… On peut en tous cas dire que l’existence chrétienne donne à chacun une dignité personnelle, où l’amour, l’agapé est première.

On peut alors parler de la liberté fondamentale du chrétien, la proclamer ; seul compte l’engagement pour l’Évangile, la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.

Mais on sait que trop souvent, la liberté est difficile à vivre: c’est l’exemple des Galates qui avaient pourtant été convaincus par Paul, mais qui se sont laissés avoir par les judaïsants.

Les règles de la loi sont plus sécurisantes que l’exercice de sa liberté. N’est-ce pas ce qu’on retrouvera dans le christianisme à d’autres époques ? Et que dire ici et maintenant dans l’Église ?

Au chapitre 4, on aura l’image de l’enfant sous tutelle qui deviendra un « héritier ». « Tu n’es donc plus esclave, mais fils ; et, comme fils, tu es aussi héritier : c’est l’oeuvre de Dieu » (Ga 4,7)

Toutefois, la Loi, incapable de sauver, nous dit Roselyne Dupont-Roc, prépare le terrain pour la venue de la foi.

 

Qui sont ces Galates « stupides » ? Ga 3, 1-3a 

Paul leur rappelle sa 1ère prédication : « devant vos yeux a été exposé Jésus-Christ crucifié », et ils ont accueilli l’Esprit. « Ils ont commencé par l’Esprit, comment pourraient-ils finir par la chair ? » v.3. Paul réactualise ce moment. Il veut refonder la communauté. Du côté de l’Esprit, il place la Foi, du côté de la chair (non la sexualité, ni le corps), c’est l’être humain autosuffisant. Paul rappelle ce qu’il a prêché. Les gens qui jettent le trouble sont une partie de judéo-chrétiens, venus de Jérusalem.

Si au début du chapitre Paul traite les Galates de stupides, un peu plus loin (v.15) il les appelle « frères ».

Ga 4,11 Paul encourage à vivre libres, « c’est à la liberté que vous avez été appelés ». Il dit ce qui est essentiel pour vivre avec le Christ, «  ce qui importe ce n’est ni la circoncision, ni l’incirconcision, mais la nouvelle création » Ga 6,15.

 

Conclusion

Si Paul rejette avec véhémence la loi juive, c’est qu’il veut écarter tout obstacle à la conversion des païens.

 

Quelques échos d’un vaste échange

Notre identité, c’est la Baptême.

La loi prépare à la foi, elle est pédagogique, mais ne peur être que transitoire.

Pour que la loi soit acceptée, il faut qu’elle fasse sens.

La liberté, c’est l’amour risqué.

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